mardi, décembre 28, 2004


Portaibeule, may lauve

  • Où tout le monde est heureux (de la bouffe et du pognon, c'est tout ce dont l'être humain a besoin, moi je dis).

Il était une fois le pays merveilleux de Candy où les gens s'aimaient les uns les autres et où tout le monde portait des petits chouchous ridicules dans les cheveux.

(..)

ah euh non, zut, c'est pas ça, je m'a trompée.
Je reprends.

(..)

Il était une fois un monde de merde où les gens se bouffaient les uns et les autres, faisaient péter des bombes à droite à gauche, où des gros cons étaient élus Président des Iouèsseille et où les raz-de-marée faisaient des dizaines de milliers de morts.

Les gens qui y vivaient, et même s'ils n'étaient que des trucs microscopiques qui grouillent dans tous les sens, avaient malgré tout une conscience et de la sensibilité (des fois hein, pas tous les jours). Et quelquefois, ils avaient du mal à supporter toute cette misère quand même, un peu. Alors pour oublier de temps en temps tout ce caca puant, ils faisaient semblant d'être heureux à certains jours prédifinis dans l'année, et ils aimaient ça, même. Ouais, ça leur faisait du bien de croire qu'on peut faire comme si tout allait parfaitement bien.

Alors tous les ans, le 24 décembre, et le 25 aussi (et même parfois le 26), sous prétexte que Jésus serait né à ce moment là (enfin, c'est la raison que quelqu'un a balancé un jour et que tout le monde a trouvé très crédible), les gens claquent un max de fric pour la bouffe, le sapin, les cadeaux, et se réunissent autour de la table avec leur famille pour se donner des nouvelles et faire "comme si".
Personnellement, j'aime beaucoup cette fête, si si, enfin, surtout quand il y a des mini-gnomes pour fêter avec nous, parce que rien ne vaut les yeux pétillants et l'émotion débordante d'un petit de moins de 6 ans quand il découvre les cadeaux sous le sapin qu'un faux barbu lui aurait apporté.
Et puis aussi parce qu'à cette période de l'année, avec ma môman, on met des bougies partout, dedans, dehors, ça brille, c'est beau, et j'adore faire la tournée des photophores, quand la nuit commence à tomber. Brefle, on s'en tappe.

Comme c'est la coutume, on a joué à Noël encore une fois cette année, et on s'est bien amusé, même. On a bouffé du foie gras, bu du champagne (rhô, juste un peu), on s'est accroché des sourires sur le visage, et essayé d'oublier le reste.
On s'est échangé des cadeaux, fait semblant d'être surpris, et ma foi, c'était plutôt agréable (bon oké sauf au moment où mon frérot d'un an m'a pissé dessus, mais c'était noël, alors je lui ai pardonné de bon coeur)(mon jeans pas par contre, surtout que j'en avais aucun autre de propre, j'ai fini la soirée en pyjama, youpi)

J'ai même reçu des trucs sympas : les coffrets 8 et 9 de Friends (= 48 fois 22 minutes de PUR BONHEUR) et puis ben un peu de chocolat et deux bouquins (Un Long Dimanche de Fiançaille de Japrisot, et un autre dont j'ai oublié le nom, mais ça se passe durant la seconde guerre mondiale. Argh, merci mamie, ça tombe bien, j'avais pas encore assez envie de me suicider, mais là c'est bon hein, avec un bouquin sur 14-18 et l'autre sur 39-45, ça devrait aller mieux)(hé maman je déconne hein).
  • Où les parents divorcés, ça a du bon desfois.
Peut-être le saviez-vous, peut-être pas, mes parents sont divorcés. Bon, c'est tant pis pour eux, ou plutôt tant pis pour nous, enfin c'est leur histoire et en fait on s'en tamponne gentillement, un peu, puisqu'ici c'est mon blog à MOI.
Quoiqu'il en soit, les choses sont ainsi. Et le fait est que qui dit parents divorcés dit noël multiplié. De retour en Glaçonie (ici quoi, en Alsace), ma soeur et moi avons donc eu droit à une seconde ouverture de cadeaux, et ça, c'est le bien.

[Courage, vous allez bientôt comprendre pourquoi je parle de portable dans mon titre]

  • Où l'on n'ose pas y croire.
Ouverture des cadeaux donc.
Violente l'ouverture, même. Je suis pas douce avec les emballages moi, et je n'ai aucune pitié pour le mec qui s'est crevé à faire un paquet impec tiré à la règle tout ça, non. Moi j'y vais avec les dents presque. Je chope le papier, je regarde le cadal dans les yeux, et c'est parti, je broie, je déchire, j'arrache. Je désentortille les rubans entortillés, j'envoie valser les petits bouts de scotch méthodiquement collés, je balance le papier déchiqueté, mourrant, en lambeaux, criant à qui veut bien l'entendre qu'il faut le tirer de là, et, d'habitude, pour achever ses souffrances, je saute sauvagemment dessus afin de l'aplatir et de le réduire à néant.
Oui, en général, à la fin de la séance de dépaquetage je suis épuisée et en nage.

Je me met de suite en action donc, j'ouvre chaque cadeau, et découvre agréablement (mais sans surprise) du parfum, un autre coffret de friends (yeaaaaah, + 24x22' de bonheur!), une robe de chambre, un calendrier avec des tofs de Doisneau, un bouquin merveilleux (coup de coeur pour l'illustratrice), et, et, et....

..il reste encore un paquet sous le sapin.
Un paquet, oh, pas bien grand. Emballé dans du beau papier doré. Avec écrit Lucie dessus. "Fichtre, encore un paquet pour moi ? me dis-je en mon fort intérieur, le compte y est pourtant, je n'avais rien demandé de plus, enfin, hum, si, mais je doutes que la paix dans le monde et un appart pour moi toute seule rentre dans un si petit emballage"
J'en étais là de mes interrogations quand ma chère moune me mit ledit paquet sous le nez. L'impatience se lisait à peine sur son visage, et elle semblait se demander quand est-ce que j'allais enfin arrêter de regarder dans le vague comme ça ("diantre, quel air de morue échouée ma fille a lorsqu'elle regarde ainsi dans le vide. Est-ce bien moi qui ai donné naissance à une telle hor.. " eeeet je m'arrête ici de lire dans ses pensées parce que ça devient douloureux là) et me mettre enfin à massacrer comme à l'accoutumé l'emballage.

Mais elle ne se doutait pas, non, elle n'imaginait même pas que j'étais en train d'OSER espérer que ce que contenait le paquet était ce que je désirais sans doutes le plus (après la paix et l'appart, s'entend) (vous suivez ? ou faut que je réexplique ? oui ? non ? oh et puis allez tous mourir).
Et je pu (aucune idée de la conjugaison de ce verbe) me rendre compte par moi-même quelques secondes plus tard que, oui, j'avais raison : dieu existe, quelque part (sans doutes dans le porte-monnaie de mon beau-père).


Han la vache, j'ai écrit une tartine dégoulinante, et je suis qu'à la moitié de l'histoire (non ne partez pas en courant comme ça!)

J'arrête pour aujourd'hui. Voilà. Vous aurez la suite demain.



HAHAHAHAHAHA (rire diabolique)
A demain donc.