jeudi, mars 03, 2005


(bigre, je viens de me rendre compte que les titres n'étaient pas obligatoires, what a great thiiiing)

*hum hum*
*prends ses fiches, remonte ses lunettes sur son nez*
*inspire, regarde son auditoir, ouvre la bouche*

Selon de récents sondages, la ménagère de moins de 50 ans prendrait un malin plaisir à tremper son popotin dans l'eau javelisée et sous-tempérée (ça veut dire qu'elle est très froide)(c'est génial, si je vous assure, l'eau à 12°C ça dépote, paraît que c'est nickel chrome pour la circulation du sang)(jusqu'au moment où vous mourrez congelez et où vous vous retrouvez, malgré vous, à jouer le remake du mammouth coincé dans la banquise :"maman, t'es sûre que ça va? tu veux que j'appelle le maître nageur? un médecin ?!" "gnnarglmmbll proutiblllll" "quoi, plutôt un archéologue? un sculpteur sur glace? hein? articule maman quand tu parles, je pige queud' là"), l'eau glaciale disais-je, de sa piscine municipale.
En effet, il semblerait qu'afin de perdre le GrasDuBide, voire le MouDeLaFesseGauche, rien ne vaudrait une bonne séance de pistoche, à batifoller gaiement tel Flipper le Dauphin dans son insolente jeunesse, au milieu des pépés, des mémés, et des objets non-identifiables qui squattent le bassin olympique et qui en branlent pas une alors que toi tu t'essoufles comme un asthmatique avec ta brasse ridicule, bande de petits cons.

*toussotement discret*
*change de fiche*

On constate donc une fréquentation en constante augmentation de ce lieu de détente qu'est la piscine (et mon cul c'est du poulet?) par ladite ménagère. Ces réflexions s'appuient sur des études scientifiques scientifiquement prouvées et rondement menées ainsi que sur des statistiques vraies de la vérité qui tue (tout).
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si, je vous jure.
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Bon oké, en fait non, c'est juste Alix/Angel/Heidi et Hedouige qui parlent souvent de leurs soirées piscine sur leurs blogs, d'ailleurs allez les voir (<-- liens à gauche) elles sont très rigolues ces madames, en plus ce ne sont pas DU TOUT des ménagères (ui non parce que moi je vais me faire tatanner la tronche après si je continue de les traîter de ménagère).

Mais quand même, reconnaissez qu'on note une forte augmentation du taux de fréquentation des pisc'... hu? ma mouille?

ah.

Bref.
Je ne suis pas une ménagère (du moins pas à ma connaissance, ou alors celle qui veille en moi ne s'est pas encore manifestée?). Mais j'ai moins de 50 ans. En fait, j'ai moins de 30 ans aussi. Moins de 25 ans. Même carrément moins 18 ans (ça c'est nul par contre).

[Bigre, je fais partie de la catégorie Moins de 16 ans et je ne connais pas la ménagère qui sommeille en mon fort intérieur. Tant de mauvaises nouvelles en une seule journée, c'est les boules.]

Je ne suis pas de celles-là, disais-je, mais - et ce indépendament de ma volonté - je vais tout de même, d'un pas gai et rieur, me geler le cul tous les jeudis matin de 10h à midi à la piscine pas municipale d'à côté de mon lycée.
Ui, parce qu'en seconde, voyez-vous, on "fait piscine".

C'est con pour ma pomme, parce que j'ai beau adorer l'eau (c'est moi qui ai joué le rôle de Dorie dans Le Monde De Némo)(si je vous le dis), là n'est pas le problème.
Outre bien sûr la phobie du poil qui pourrait se retrouver à serpenter le long de ma jambe de gazelle (merci papa pour le gène du PoilEnAbondanceEnVeuxTuEnVoilà) alors que j'ai passé mon mercredi après-midi à me dépoualer méthodiquement; outre le fait que nous soyions à moitié nus devant nos tendres camarades de classe; outre enfin le thermomètre qui indique un petit moins quarante (et demi) dehors et les risques de toper la pneumonie, c'est surtout mon incompétence totale lorsqu'il s'agit de nager genre OlympicsGames' staïlie qui me fait flipper.

Cela dit je maîtrise à fond la brasse.

Alors bon, quand le prof de sport m'a lâché ce matin un brutal : "plonge et crawle" (du verbe crawler, bien sûr), j'ai paniqué comme une malade.
"M'..mais monsieeeur, je sais pas nager le crawl mua"
"M'en fous, plonge et crawl"
"Mais...mais m'..mai'..monsieur, mais je sais pas plonger non plus ?!"
"M'en fous, plonge et crawl"
(quelle variété dans le propos hein?)

Au début j'ai refusé de plonger. Cash.
Toute cette eau devant moi là, hors de question que je plonge. Qui sait, je pourrais me faire mal. Pire, me mouiller.

Puis j'ai essayé de me défiler. De laisser la place aux suivants. Mon dieu, me prendre un plat devant le tiers de la classe (les deux autres tiers s'étant auto-dispensés), quelle horreur. Déjà que ma popularité n'est pas à son top (bon oké je n'ai aucune popularité).

Mais c'était sans compter Marine. Ma sauveuse. Super balèse en natation.
Devant ma détresse, elle a accouru, le vent fouettant son visage telle Pamela dans Alerte à Malibu, les cheveux blonds, le wonderbra et le maillot rouge en moins.
Elle m'a ordonné de m'accroupir, de mettre mes bras derrière les oreilles, voilà, comme ça, et hop, elle m'a poussée avec vigueur et conviction.
Genre vazi comme j'te pousse quoi.
La vache comment j'ai flippé.

M'enfin, si elle n'avait pas été là, je n'y serais pas arrivée, je pense, trouillarde comme je suis. Bon, une fois dans l'eau, c'était pas glorieux, je battais des bras et des jambes, je devais ressembler à un chameau en maillot de bain en train de faire des bulles dans une flaque.
A rien donc.
D'ailleurs elle m'a fait remarqué par après qu'une fois dans la ligne de nage, ce serait peut-être pas con de me déplier. Oui parce que bon, rester en boule comme ça, spa super pratique pour flotter hein.

J'étais donc en train de me débattre avec mes membres trop longs qui faisaient rien de ce que je leur demandais ("putain mais remonte à la surface, flotte, fais la grenouille je sais pas n'importe quoi!"), lorsque mon prof de sport, fidèle à lui même m'a répété, d'un ton qui se voulait sans doutes encourageant dans le jargon sportif : "...crawl bon sang de grmbllll"

Non content de m'avoir fait piquer la tête première dans sa SALETE de piscine, cet enfoiré tenait à ce que je crawle aussi.
Nan mais je rêve.

Il a de la chance, j'ai le caractère d'une winneuse et que je ne supporte pas qu'on me provoque en duel, parce que j'ai HORREUUUR de perdre.
Alors sentant la honte proche et l'échec du crawl non-maîtrisé poindre, tous mes sens se sont éveillés, et vas-y que je nage comme à la télé, un, deux, respire, lève les bras, tourne la tête, un, deux, respire, tape des pieds, respire (ad lib); je t'ai mis une de ces longueurs, wouahou, mouvement contrôlés, respiration rythmée. La classe quoi.

Bon, quand je suis sortie, j'avais une crampe du doigt de pieds (rigolez pas les gens, ça fait mal ce truc), mais c'était la faute à que j'avais eu très peur.
Même que oui.

Finalement, c'est chouette la piscine.
Non seulement je n'ai pas topé la pneumonie - simplement un gros rhube - mais en plus j'ai appris à crawler.

Le pied.
:)