mercredi, juin 15, 2005


Quelque chose *

Déjà une semaine et demi de vacances d'écoulée; j'ai du mal à réaliser qu'elle n'est que la première d'une série de douze longues semaines (oh yeahhh).

J'essaie donc d'occuper toutes mes journées école-free comme je peux, mais stro pas évident, en fait (non mais, sérieux, c'est super dur de faire des trucs quand on n'a rien à faire et que votre lit et votre pécé émettent des messages subliminaux). Parce que croyez pas que j'ai vais me laisser aller à glander toute la journée devant mon pécé, à bidouiller mon blog, à retenter ma radioblog, à laisser des commentaires à droite à gauche, tout ça. Non. Je suis grande, j'ai bientôt 16 ans (d'ailleurs je vous reparlerai de mon annif prochainement, dégaînez vos portemonnaies les gens)(ou pas, bien sûr), 16 ans bordel, je suis même plus grande là, je suis carrément vieille. Limite je vois les cernes me sauter dans la face et ma peau se ramollir et mes cheveux devenir blancs et mes dents tomber et mes ongles devenir jaunes et ahhhh !

Hum.
Bon appétit.

J'occupe mes journées donc, notamment en rencontrage de coupines genre un coup Jeanne, un coup Prescilla, un coup Jeanne, un coup Prescilla, ad lib.
Imaginez les gens, je fais (presque) des trucs de personnes normalement constituées ! Je vais en ville, au cinéma, je sors (un peu), je m'aère, mieux ! j'accepte d'être en compagnie de jeunes de mon âge voire même de communiquer avec eux. (Sans exagérer)

Faut savoir qu'à la base, je ne suis pas une fille super sociale, ou, en tout cas, pas avec mes collègues teenager. Parfois, j'ai vraiment la certitude que je m'entends mieux avec les adultes qu'avec des jeunes de la tranche 15-18 ans. Genre, l'an dernier, à Munich, chez mon corres'.
Adorable, le corres'. Intelligent, cultivé. Intelligent aussi. Et cultivé. Bref. Un mec réfléchi, posé, mature, oui : mais trop. C'est à dire que je me faisais chier quelque chose de méchant avec lui (non, je ne suis jamais contente, je suis extrêmement exigeante. Sta dire, il aurait dû être intelligent, cultivé, mais aussi drôle, intéressant, charmant, et tous ces trucs impossibles à combiner dans un seul être humain). Par contre, ses parents, top, je m'entendais incoryablement bien avec eux. Osmose totale.

C'est assez prétentieux, hein, de dire que je m'entends mieux avec les adultes ?

Je trouve aussi. Encore que cette année, j'ai rencontré des gens si merveichouettes que je ne ressens plus vraiment le besoin de combler ce manque (lequel, je ne sais pas, à vous de trouver, je ne vais pas tout vous prémâcher non plus) en papotant avec des ...euh, des personnes plus vieilles que moi quoi (mais non Angel et Alix et Nadège et Paula et Isa et Tirui (luv sur toi tirui) vous n'êtes pas vieux)(vous êtes immortels puisque virtuels)(et toc).
Pour ça, le lycée a vraiment été super. En comparaison du collège, s'entend; quelle bande de moules atrophiées du bulbe, mes copines, l'an dernier, si on y réfléchit bien. Et maman qui s'étonnait que je refuse de les voir en dehors des cours "hé,mais, moune, je les vois déjà TOUS LES JOURS mes copines là! je vais pas encore me les farcir hors-collège, hé, ho, ça va bien oui ?"
Un an de plus dans ma classe de 3° et je me jetais du toit du collège, sérieux. Avec une corde autour du coup et des somnifères dans les deux mains pour plus de chances de réussites (non, mais c'est vrai). Heureusement que mes profs de maths et français étaient géniaux hein, je pouvais au moins me raccrocher à ça.

Et puis entre deux sorties je mange (peu) et je dors (trop d'habitude, mais là je me suis tapée une belle insomnie cette nuit, avec un total de 4 heures de sommeil)(pas grave, le lecteur mp3 de Prescilla, Prévert, Apollinaire et Eric-Emmanuel Schmidt** m'ont accompagnée jusqu'au petit matin. Je me suis même surprise à me prendre pour Antigone, parce que c'était beau d'être la première à croire au jour. Et je ne peux pas m'empêcher de vous coller ici le passage de l'Antigone d'Anouilh, à propos du matin, avec la précieuse collaboration de Jeanne qui me dicte tout par MSN de tête et en direct live, merci Jeanne, mon Antigone à moi :

Nourrice : d'où viens tu ?
Antigone : de me promener nourrice, c'était beau, tout était gris, maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déja rose, jaune, vert, c'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleur.
Nourrice : Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant, et je ne te trouve plus dans ton lit
Antigone : le jardin dormait encore. Je l'ai surpris nourrice. Je l'ai vu sans qu'il sans doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.
Nourrice : tu es sortie, j'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebaillée.
Antigone : Dans les champs, c'était tout mouillé et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme sur la route et j'étais gênée, parce que je savais très bien que ce n'était pas moi qu'on attendait alors, j'ai ôté mes sandales, et je me suis glissée dans la campagne, sans qu'elle s'en apercoive.
Nourrice : Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit
Antigone : je ne me recoucherai pas ce matin.
La nourrice : A quatres heures ! Il n'étais pas quatres heures ! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve ton lit froid et personne dedans.
Antigone : Tu crois que si on se levait comme cela tous les matins, ce serait tous les matins, aussi beau, nourrice, d'être la première fille dehors ?
La nourrice : La nuit ! C'était la nuit ! et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse ! D'où viens tu ?
Antigone : C'est vrai, c'était encore le nuit, et il n'y avait que moi, dans toute la campagne, a penser que c'était le matin. C'est merveilleux nourrice, j'ai cru au jour la première aujourd'hui.

(je vous en prie)
(moi aussi j'adore ce livre, un de mes préférés sans doute)


Sur ce, je vous laisse amis lecteurs;
j'ai encore toute une vie à vivre





* oui Mati, j'ai osé. Muhuhuh !

** ça m'éclate, parce que vu comme ça, on dirait que je suis une fille hyper cultivée et tout, alors qu'en fait non.