mercredi, septembre 14, 2005


Et Dieu créa encore une fois le lycée

Au bagne, donc.

Le 2 septembre, à 14h00.
Nous arrivons Jeanne et moi devant le lycée, et c'est avec des picotements au ventre que nous posons le pied au sol.
Que celui qui est déjà retourné à l'école en bondissant de joie et en n'éprouvant AUCUNE nostalgie pour ses vacances passées me jette la première pierre (sont exclus de ce sondage les fous qui effectivement prennent du plaisir à retourner dans ces lieux de torture)(non mais oh je prends mes précautions, j'ai pas envie de me prendre un caillou dans la figure). Oui parce que moi, devant les murs du lycée, je me tasse soudainement et reste complètement dépitée, voire même consternée et indignée et énervée et révoltée et d'autres trucs qui finissent en é de devoir remettre les pieds dans ce bahut, même si bon, il faut bien l'avouer, je me réjouie un (gros) peu de retrouver mes cop's perdues de vue pendant ces 3 mois.
Heureusement, j'ai Jeanne à mes côtés, alors ça m'empêche d'avoir la gorge trop serrée et l'estomac trop noué (et puis de toute manière j'ai déjà pleuré et enterré mes trois mois de MégaGlande le matin même).

Aussitôt à terre (ça veut dire dès qu'on n'a plus été dans le bus, pas que je suis allée au lycée en bateau, bande de nouilles!), je sens par derrière moi les bras de Prescilla m'aggriper fermement; il faut savoir que si je n'avais pas de suite reconnu sa voix je l'aurais sans doute prise pour une terroriste, et il y a fort à parier que je lui aurais balancé mon poing dans sa face*.
Mais bon ouf, ça n'est que ma copine hispano-libanaise préférée, et par chance ma réaction est beaucoup plus pacifiste que le boxing initialement prévu; je lui fais un bisou sur sa joue et je la prends dans mes bras, voilà.

C'est étrange la réaction chimique qui se produit lorsqu'on mélange de la nervosité, de l'anxiété, de la joie et de l'excitation en une même fois. Essayez-voir un jour; personnellement, je suis devenue complètement hystérique (mais plus à l'intérieur qu'à l'extérieur de moi, parce qu'il faut sauver les apparences tout de même).

Des bonjours à gauche à droite, tiens coucou Meriem, salut Aurélie, smouitch smouitch comment tu vas bidule? oh moi ça va machine,...

Un coup d'oeil rapide aux listes affichées dans la cour; 1L, ahaha c'est nous ! té regarde t'es là Prechilla, et dudu elle est juste ici.. et puis outch 36 dans la classe, on ne va pas se sentir seuls cette année dis-moi..
Enfin, le rassemblement, le petit spich de notre bien aimé proviseur, l'appel des profs principaux qui viennent chercher leurs classes respectives, et les élèves cités qui ne se hâtent guère de quitter le gros des troupes pour s'isoler sur l'avant de la scène avec leur classe.

Viens notre tour. Notre prof principal et prof de français qui s'avance n'est visiblement plus tout jeune mais m'a l'air assez sympa (bien plus en tout cas que tel que je me l'étais représenté). Et, même si j'ai plein de trucs à raconter sur lui, je ne prendrais pas le risque de m'étendre trop longtemps sur ce sujet épineux, parce que figurez-vous qu'on peut virer du lycée les gens qui disent du mal de leurs profs sur des blogs, alors bon, moi, 'voyez, je la boucle.

En rang par deux (ahaha non je déconne), et puis roulez jeunesse, dans les couloirs, salle 9.
Nous sommes de retour chez nous.

Et c'est reparti pour une année..





* C'est un truc qui me fait bien rigoler, parce que j'ai beau proférer toutes les menaces possibles et imaginables, je serais bien incapable ne serait-ce que de gifler quelqu'un. Sauf ma soeur, éventuellement. Et encore, uniquement si elle m'a poussée à bout, et dans ce cas-là, je lui gifle son épaule, alors bon, ça va quoi, on a vu pire en matière de giflerie.