vendredi, octobre 28, 2005


Love Paris ---- Tome 2

Tuileries donc.




Entre nous et entre parenthèses, je trouve ce parc vraiment superbe; dans le prolongement de la pyramide du louvre, l'obélisque qui se dresse fièrement devant vous, les grands bassins, les pigeons qui sympathisent avec les mouettes, les amoureux qui se bécottent sur les bancs publiques (j'ai soudainement compris la chanson de Brassens), les grands pelouses, l'art contemporain qui cotoit les statues de marbre , le doux fumet des crêpes et des gauffres, les marrons qui roulent sous les pieds.. j'en suis sortie avec des étoiles dans les yeux.


Après ces trois courtes heures (c'est incroyable la vitesse à laquelle passe le temps quand on ne s'ennuie pas) passées à se marrer et à courir après les petits (non le Gnoma n'a pas réussi à rattraper les deux pigeons blancs, et non Mini, trop choute avec son sac sur le dos et son bonnet rose de travers, malgré son habile tentative, n'a pas réussi à fuguer), nous décidons d'un commun accord de bouger un peu, de réveiller nos popotins ankylosés, de chasser de nos mollets charmants les fourmis qui commençaient à nous démanger. Donc hop, les nains scotchés dans leur poussette, une mini dans chaque main et roule ma poule c'est parti pour remonter les champs Elysés (idée brillante de ma soeur).





On remonte on remonte, le soleil brille, on continue la causette, moune et moi admirons l'endurance et la résistance de Mini qui avance d'un pas assuré et qui semble ne jamais se fatiguer. J'essaie de passer outre la circulation bruyante, j'esquive les nuages de fumées tout droit sortis des pots d'échapements de nos amis conducteurs de ouature et je continue d'être la Provinciale que la Capitale émerveille (j'aime bien endosser ce rôle).

Quand soudain.
(musique angoissante, lumière qui passe de vive à tamisée)

Une goutte de pluie sur mon nez. et meeerde, pourquoi c'est toujours sur moi que les pigeons pissent ?
(...)
Deux. putaiiin, c'est un complot aviaire ou quoi ?
(..)
Six. oho. Je crois que les piafs n'ont rien à voir avec cette histoire d'humidité nasale, à mon avis ce serait plutôt un coup d'un nuage incontinent, enfin, moi ce que j'en dis. Pas grave, on peut bien marcher entre les gouttes d'une petite averse ridicule minuscule que hahaha j'en ai vu d'autres moi hein.
Vingt cinq. Courag ema fille, l'eau n'a jamais tué personne (ah, euh, en fait si) oué mais genre t'es pas en sucre hein ça va aller, et puis bon, des cheveux mouillés, qu'est-ce que ça représente hein ? rien du tout, le sèche cheveux ça existe cocotte, c'est pas fait pour les chiens . Mais nooon tu vas pas choper la crève, en voilà une idée qu'elle est saugrenue du cerveau.
Quarante deux. TOUS AUX ABRIS !!! (et j'ai même pas de capuche)
Et après y'en a eu trop pour que je puisse les compter.

Messieurs dames, de ma vie je n'ai jamais été rincée aussi rapidement ni aussi efficacement. La sensation de "déluge sur ta face" ayant été décuplée par l'effet de surprise monumental, puisque rien ne laissait présager les 5 secondes précédénts notre noyade hors de l'eau qu'il nous tomberait autant de flotte sur le coin de la gueule.
Imaginez-vous par exemple quelqu'un que l'on jette tout habillé dans l'eau. Plouf tout le monde rigole aahahaha. Ajoutez maintenant 4 dames dans la fleur de l'âge dont une enceinte jusqu'au cou, deux jeunes filles charmantes (oué ohlalala c'est bon hein), 3 mini donzelles ravissantes et deux nains trop gnons, assaisonez de deux poussettes, et tadaaaa vous avez nous, samedi soir, sur les champs Elysées.
Je vous épargne le récit de la course sous les chutes du Niagara, bien qu'il constitue, à mon humble avis, l'épisode le plus comique de cette journée. Je n'ai eu le temps que d'empoigner Mini (Alix aurait été bien en peine de le faire avec son BideJoli) et de courir telle la gazelle (kataklopkataklop) traquée par le lion affamé dans la savane (grouarrr) un soir d'été alors que le vent tombe et que les criquets entonnent des chants d'amour (cricricricri) pour les criquettes leurs amies. Ouais enfin je courais comme une clampine quoi, et le petit bout dans mes bras qui glissait et qui murmurait 'mal mal mal bouhhh la pluie', et moi qui tentait de coincer de manière stratégique l'anorak pas attachée de la petite avec mon coude, de sauter au dessus des flaques mutantes, de ne pas la laisser tomber, et puis tout d'un coup j'ai un truc dans l'oeil qui me pique, ça y est je suis borgne, putain putain putain la petite glissssse, et ça y est j'ai failli me faire renverser par une voiture, mamaaaaaan au secours !


Et comme toujours maman est arrivée à point, juste quand il faut pour me sortir d'un mauvais pas. Moune La Superbe je vais l'appeler, tiens. Elle m'a pris MiniChoupi des bras et j'ai pu continuer notre course à la recherche d'un abris valable (pas cet arrêt de bus merdique où la pluie passe par en dessous pour venir t'asperger) avec la pogne de la Lutine solidement maintenue par la mienne.

Quand enfin nous trouvons un endroit où ne pas se faire doucher, ma foi il est quasiement trop tard, la pluie a presque cessé. Le spectacle est hilarant, limite, c'est à dire que nous étions toutes trempées des cheveux jusqu'à la petite culotte en passant par les chaussettes (flip flop dans mes chaussures) et le soutif.

Deux secondes de flottement.
Puis après hop, on enchaîne sur les tofs souvenirs, normal.

Lessivées (c'est le cas de le dire), angel, delphine alix et leurs mômes s'en retournent dans leurs foyers chaleureux, non sans nous bisouter au préalable et nous remercier des pains d'épices qu'elles semblent avoir apprécié, c'est le moins qu'on puisse dire, huhu.

C'est dommage, j'aurais bien aimé qu'angel vous fasse part de ce moment elle-même, ç'aurait, je pense, été carrément plus tordant. D'ailleurs, elle l'a déclaré elle-même (je suis témoin) "ah bah au moins, c'est bloguable". Nous étions trempées jusqu'aux os, mais c'était bloguable.
On ne se refait pas.

Repas sur le pouce avec moune et manon dans un snack sur les champs elysées.. crèpe au chocolat, métro.
Et puis retour chez Nadège, enfin.