dimanche, juin 25, 2006


oral de bac

Julia (dudu@machin.fr)
Re : Salut Luciiiie franchement !!


bonjour ma belle...
mon oral s'est passé, mais je ne saurais pas dire si bien ou mal (c'est toujours délicat, on ne sait jamais sur quel pied danser dans ces cas là parce qu'on n'est jamais sûr(e) d'avoir bien jugé son examinateur, qui par ailleurs ici était -trice et fort sympathique). Comment dire. Je stresse (:
Alooors.. je suis tombée sur l'Huître de Ponge (oui, moi aussi j'ai pleuré de douleur). Au début, j'ai pensé avoir des convulsions et me rouler au sol, parce que c'était quand même le seul texte sur lequel je ne voulais pas tomber. Je crois que j'aurais même préféré la Poilue*, c'est dire. Avant d'entrer dans la salle, je disais encore à une nana de terminale L avec qui j'ai taillé la bavette, en me marrant "ahahaha s'il y a bien un texte sur lequel je ne veux pas tomber, c'est bien l'huître de Ponge, ahahaha". Et puis le Destin a du m'entendre, et le Destin s'est joué de moi. Non, en fait, il m'a simplement torturée pendant 50 minutes, ce qui somme toute est un laps de temps ridicule par rapport à une vie entière, n'est-ce pas?

problématique : "en quoi, selon vous, les réécritures peuvent-elles apporter quelque chose à la poésie?"

Comment? Est-ce que j'ai failli m'évanouir?
Noooon. Mes yeux et mon cerveau se sont juste complétement embrumés et j'ai commencé à paniquer parce que je ne voyais pas comment j'allais sortir vivante de cette salle.

L'examinatrice ou commission 630, aux allures garçon manqué, théâtrale du dedans et très sympathique - non mais sincèrement, cette femme avait un potentiel "sympathie"** époustouflant -, m'a demandé alors si je "cernais ce qu'elle attendait de moi". Ce à quoi j'ai répondu "non".

Bref mais explicite.

Après deux très courtes minutes de conversation, j'ai réussi à définir à peu près avec elle dans quel sens il fallait que je parte et puis, ma foi, à partir de là, j'ai construit de mes mains polies par le temps et les devoirs de français mon plan comme j'ai pu, ne me fiant qu'à mon âme littéraire (aAaaaaaaaahaHAHaha la BLAGUE, putain julia j'ai galéré comme une malade, j'ai failli déchirer mon texte, monter sur la table, ôter le haut et sauter sauvagemment sur Trrr*** qui préparait son texte à côté de moi afin de lui faire trois enfants avant de mourir, instinct de survie oblige)(bien sûr tout ceci est complètement faux, le seul élément véridique, c'est que j'en ai chié ma race, et je te rappelle que j'ai un amoureux****, merde quoi, julia!)

Le pire, c'est que vue de l'extérieur et avec le recul, elle ne fait pas tellement peur, ma problématique. Ca reste même super ouvert, je dirais. Je pense que les circonstances (le bac/l'oral/ponge/la chaleur/les huîtres qui dansaient devant mes yeux/la panique) ont juste amplifié mon désarroi.

Et puis bon, tu me connais, je suis pas du genre à me laisser démonter par une huître, je veux dire, j'en ai vu d'autres dans ma vie (c'est faux mais ça fait plus aventurière, genre Indiana Jones de l'huître version 9.2 et sans la paire de couilles). Donc je me suis battue, jusqu'au bout, et j'ai barbouillé mes feuilles de brouillon rose fushia (ou était-ce jaune criart? je ne m'en souviens plus) de mille couleurs chatoyantes (c'est-à-dire le gris clair de mon critérium et le gris foncé de mon critérium quand j'appuie un peu plus fort, oui c'est pitoyable comme mille couleurs, mais en même temps je n'avais que 30 minutes et pas le temps de déployer mon armée de stylos colorés, et puis c'était une hyperbole comme ça pour le plaisir, meeeerde quoiii julia, un effort steup', soit indulgente avec ouam s'il te plize!).

BREFLE.

Après ce combat à main nue entre moi et Ponge (et Bellaunay aussi tiens, je l'avais complétement oublié ce con là), je suis sortie épuisée mais satisfaite, ayant réussi à monter un plan autre que

I. C'est vrai
a. c'est plutôt juste
b. ce n'est pas complétement faux

II. C'est utile
a. ça peut servir
b. mais pas autant

(clémence cover)

et puis après j'ai causé à la madame quoi, et puis ma foi elle ne m'a rien dit, ni avant, ni après, ni pendant, ni jamais, elle m'a laissée dans le doute le plus total. A l'heure actuelle, je tremble.

Et pourtant tu vois, j'ai l'impression de ne m'en être pas si mal tirée... Mais je n'ose pas espérer de trop, je ne veux pas me faire du mal (:

Voilà pour ce court récit de ma vie.
Sinon dudu tu sais je t'aime etc... {le reste du mail a été retiré pour cause de ce que ça n'avait rien à voir avec le sujet du post, bien entendu}
P.S : je suis en vacances.
v a c a n c e s.
Merde; je n'en reviens toujours pas.
* Lettres de la religieuse portugaise, Guilleragues.
** Oui je sais, mon tendre poute m'a déjà prévenue, "gentil n'a qu'un oeil", c'est pas ça qui m'assurera un 19/20, cela dit je préfère tomber sur une examinatrice gentille et très exigeante que sur un vieux pervers lubrique et frustré tout aussi exigeant.
*** Il n'y a que trois personnes qui comprendront sur cette planète, et non ce n'est pas vous.
**** oui!
O
RDV le 4 juillet pour les résultats.
(et avant pour de folles aventures en ma compagnie, bien sûr)
(si cela vous branche)
(criez : oui!)
(pitié)