mercredi, avril 27, 2005


i'll survive

Ahahaha vous croyiez que oui mais en fait non, je ne suis pas mourue.
Lucie, pour vous servir.

Hop, une petite liste sympatoche et récapitulative :
  • Passé une excellent deuxième (et dernière) semaine de vacances chez ma Tantine en Allemagne. Tellement chouette que je n'ai même pas blogué, tiens, alors que j'avais largement le temps (vive la glande)
  • Rentrée pour le moins difficile, ai rarement été si démotivée (il faut dire que Cruella n'y est pas pour rien, mais je vais arrêter de me plaindre avec ça, y'en a marre de geindre).
  • Jeanne est une fille merveilleuse.
  • Je VEUX apprendre à jouer du piano.
  • Le cycle piscine est fini, bordel c'est la meilleure nouvelle de l'année.
  • Mon examen de hautbois est le 29 mai et je suis tout sauf prête.
  • Mouk² je ne t'oublie pas, j'ai demandé à mon padre et OUI il y a bien le chant d'un rouge-gorge sur le cédé dont je t'ai parlé. Encore un tout petit petit petit peu de patience - si je n'arrive pas déjà trop tard ?
Ceci était une note nulle.
C'est con que je ne sache pas dessiner sinon je vous aurais mis un joli truc pour les yeux, et comme ça personne ne m'aurait lancé de pierres, aoutch ! hé ! arrêtez ho !


Mais je vais reviendre vite, c'est quasiment sûr.
Quasiment, quoi.

***

et pour me la jouer PictureStaïlie


Comme une carte postale de mes vacances..



et puis ça aussi (pour cali)
Clique sur l'image !



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Même si je sais que les photos que je mets en ligne ne rencontrent que très peu de succès ;)
(et ça se comprend, y'a pas de quoi se pâmer non plus, c'est simplement pour partager un peu avec vous ce que je vois, des fois)


vendredi, avril 15, 2005


Bad mood

Je n'ai dormi que 5h00 cette nuit, mes yeux me piquent terriblement et se ferment tout seuls - les paupières sont devenues subitement aussi lourdes que des poids de 5 kg.
J'ai un étau autour de la tête qui me comprime le crâne.
La désagréable impression d'avoir un rouleau-compresseur qui me passe sur le corps.

Mon père nous envoie chez ma tante (oh yeah baby, cette femme, je l'aime pour de vrai) mais nous fait culpabiliser parce qu'on ne le verra pas de la semaine.
Je dois jouer les SuperHtml auprès de ma mère et du site de son école, ça me gave sévère.

Lycos a supprimé ma radioblog.

Million Dollar Baby n'est diffusé qu'à 17h00 au ciné, je ne pourrai pas aller le voir avec Jeanne comme prévu.

Je n'arrive pas à rédiger mon putain de commentaire composé.
Je ne comprend pas ce que ma tacheronne de prof entend par "une volonté satirique, réaliste, symbolique". Je ne saisis pas la différence entre le naturalisme et le réalisme.
D'ailleurs, je ne vois même pas ce qu'une "volonté symbolique" peut vouloir dire.
J'ai passé 45 minutes sur l'intro - ratée, à refaire.

J'ai peur de me planter en 1°L.
Je ne sais même pas si je dois aller en 1°L. Peut-être bien que ma prof de maths a raison, après tout.

J'en ai marre.
Et là, j'ai qu'une envie, c'est pleurer jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que je m'écroule de sommeil.

jeudi, avril 14, 2005


Musique ?

Si vous avez suivi mes tribulations RadioBloguesques (et j'espère bien que oui), vous n'ignorez pas que vous avez à présent une toute fraîche RadioBlog à votre disposition.
Suffit de cliquer sur la radio, dans la barre à droite, oui voilà, sous la petite étiquette "Miousique", bravo.
Méfiez-vous, lycos me veut du mal et n'hésite pas à nous bombarder de pub. Aucune solution, si ce n'est appuyer comme un(e) dératé(e) sur votre touche F5 (si tant est que vous en ayez une). Un ptit rafraîchissement, voire deux, ça fait du bien. Enfin chez moi, ça marche impec'.

Un petit mot à propos des morceaux : je ne vous cache pas que ce matin, dans mon euphorie ("ouéé ouéé ouéééé j'ai une radioblog ouééé yeepee hiiii ouéé!!!") j'ai eu la main leste quant au nombre d'enregistrements proposés. Oui oké j'en ai mis plein, sans doutes trop, mais je m'en fous, je vous emmerde, je mets des tonnes de musique si je veux.
Les morceaux du débuts et de la fin (en gros hein) sont mes chansons du moment, ceux du milieu sont mes chansons de toujours (en gros aussi). Un petit sandouiche sympa quoi.
Oualaaa.
(ah non, j'oubliais ! spéciale bisou à prescilla)(elle comrpendra pourquoi)(non mais c'est avant que tu m'exploses en fait : je pique tes morceaux alors en contre partie je te bisoute, normal)

Et puis tiens, j'en ai profité pour faire un peu de ménage dans mes liens, j'ai viré la poussière à gauche à droite, c'est le printemps, quoi ! Au passage j'ai aussi changé le bidule là-haut pour vous accueillir. Et c'est tout en fait.

Bien.

Maintenant si vous le permettez, je m'en vais prendre une douche, préparer mon sac pour aller pioncer chez Jeanne, enfourcher mon biclou et me prendre quelques bons kilomètres dans la face contre le vent - le tout en moins de 11 minutes, théoriquement.
Appelez-moi SuperWoman.

mercredi, avril 13, 2005


Radioblog, mon amûr

Bien.

J'ai passé toute ma matinée (oh, juste 3h30) à tenter de construire de mes mains blanches une RabioBlog. J'y ai mis tout mon coeur, j'ai essayé très fort, vraiment - en vain.


Croyez pas les gens que c'est la première fois que j'ose m'aventurer en ces terres hostiles radiobloguesques hein, non non. J'ai déjà affronté la RadioBlog à maintes reprises, lui balançant sauvagemment en travers de la face mes mp3. J'ai eu à essuyer de nombreuses défaites; jusqu'à présent, j'ai toujours été la plus faible.
A chaque échec, je me consolais en me remémorant l'aspect illégal de telles pratiques; mais la frustration de ne pas savoir partager la musique que j'aime avec vous restait pesante.

Aujourd'hui néanmois j'ai décidé que cette situation, relativement humiliante pour quelqu'un qui prétend atteindre à la perfection, devait changer. Des centaines de blogueurs arrivent à avoir une radio, spa possible que moi je n'y arrive pas, bordel.

J'ai alors rassemblé mon courage à deux mains, aligné mes neurones, positionné le protège dents, esquissé dans le vide quelques mouvements vifs de mes poings gantés, sautillé sur place pour m'échauffer; puis je me suis mise en position d'attaque et, sans plus attendre, j'ai foncé tête baissée dans la bestiole.
Des heures durant nous nous sommes affrontées; tantôt elle gagnait du terrain en me buguant à la face, tantôt c'était moi qui lui faisait ingurgiter dans son immonde gosier des .rbs ou des .swf. Le xml giclait, le php jaillissait abondamment des plaies de mon adversaire.
3 heures s'étaient écoulées. Las de tant d'efforts, affaiblits par les coups reçus, nous nous accordâmes une courte pause.

Quand, au moment de remonter sur le ring, je crus apercevoir - ô bonheur incommensurable ! - un drapeau de la paix pointer le bout de son drap blanc, je criai victoire dans un bond de joie.
Dans un élan pacifiste, je tendis ma main à l'adversaire et lui lançai un sourire qui se voulait encourageant et amical.

Hélas, "il ne faut pas vendre la peau de la Radio avant de l'avoir tuée ni mettre de mp3 avant la charrue" nous enseigne le proverbe.
Et, parfois, ma naïveté m'afflige.
Accroche-toi à ton mulot ami lecteur, ce qui suit n'est pas très joli : toute cette fanfaronnade pacifiste, eh bien, hé, c'était un piège. Il ne faut pas croire tout ce qui se raconte. Une RadioBlog est tout sauf une créature innocente. Ah ça; on est loin des bisounours, chamallows et autres guimauves roses. Ces bestioles dégoûlinent de sournoiserie, de lâcheté et n'ont aucun scrupule à martyriser leur adversaire.

Cette salope de radio, trop heureuse de me prendre en traître - il faut dire que je suis une cible parfaite - jouissait déjà du tour qu'elle allait me jouer : les fichiers audios, que j'avais pris soin de transformer de .mp3 en .rbs comme c'était écrit là, sur la notice, et, sans doutes corrompus par elle, refusaient à présent de s'afficher à l'endroit prévu. En d'autres termes : playlist inexistente. Pas de playlist. No Playslit. Rien : le blanc.

Je lançai un regard furtif à la Radio et j'avançai alors un timide :
"euh, toupine de moi qu'on vient de faire la paix - hein qu'on a fait la paix ? jure sur la tête de ta maman - c'est pas qu'on a un problème, mais un peu en fait quand même, quoi."
Elle me répondit par un silence dédaigneux, m'envoyant par la même occasion valser sur les roses.
Je perdis patience (faut pas me chercher non plus), et j'en vins rapidement aux faits : "Non mais parce que j'ai un souci, tout petit hein, genre : où est-ce qu'elle s'est tirée la playlist BORDEL ?!!!" (la moutarde me monte vite au nez, soyez préviendus)
Les yeux de la RadioBlog brillaient comme brillent les yeux des fous, et, esquissant un sourire diabolique, elle me lâcha, au comble de sa démence : "hinhinhin dans ton CUL !! AHAHAHAHAHAHAHA!!"

Les bras m'en tombèrent. Mon dieu, j'avais affaire à une Radio frappée, complètement dégénérée du bulbe. Mais pourquoi ce genre de truc tombe toujours moi, bon sang ?!
Profitant de ma léthargie momentanée, "RadioBlog" plus connue sous le pseudo de TerreurDuOueb78 chez les bandits ouebesques prit la fuite, emportant sous son bras index.php, config.xml et playlist.php, ses alliés : ces traîtres.


tout ça pour dire que si quelqu'un voulait bien m'aider (pitiééééééé), mon mail est à disposition et les commentaires aussi .
Merci (:



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Edit de ce matin 8h55 : Eh les gens, ca MARCHE !! ahahahahaha ! yeepee yeepee yeah !
Rhô 'tain j'y suis arrivée ! C'te classe quand même.
(pour ceux que ça intéresse, en fait c'était tout con, je prenais voilà.fr comme hébergeur : couillette comme je suis, j'avions pas vu qu'il n'acceptait pas le php. Alors ce matin, dans un ultime sursaut d'espoir (hahaha ça veut rien dire mais je m'en balance, j'ai ma radioblog haha) j'ai tenté lycos et ALLELUIA jésus est parmis nous, ça fonctionne impeccablement)

mardi, avril 12, 2005


ahahaha

Tout à l'heure, en rangeant ma chambre, j'ai retrouvé coincé entre un dico et mon Bescherelle un petit bout de papier. J'ai soufflé pour ôter la demi-tonne de poussière qui s'y était accumulée (ouais je range carrément pas souvent ma chambre, moi), et ahahahaha mon dieu j'ai rit (jaune, mais j'ai rit)



Activons vos neurones.
Mode : mémoire
Epoque : Lycée

Normalement, vous aviez tous au lycée (oui voilà, entre 15 et 20 ans, boutons sur la djeule, mauvaise haleine, bras trop longs, moment noire crasse de votre existence..) des agendas pour noter vos devoirs (que vous les fassiez ou pas, d'ailleurs). Mais si..un petit carnet comme ça, genre, avec les dates des jours, les saints, vos photos de chien, de chat, frère soeur et petit copain. Vous situez ?

Bien.

Il existe, à mon sens, quatre catégories d'agenda* (et donc quatre catégories de gens qui entretiennent leur agenda) :

1 Ceux, propres, nickels chromes et qui sentent la javel à plein nez où les devoirs sont notés avec soin (le plus souvent au stylo à encre). Une fois terminés, ils sont barrés proprement à la règle et au surligneur fluo - ou, pire, au crayon à papier. Aucun coin corné, aucune page arrachée. Aucune fantaisie, non plus. Mais soigné, ah ça, oui.

De manière générale, ce sont plutôt les élèves consciencieuses et appliquées qui correspondent à ce type d'agenda hein (non jeanne, je ne te vise pas du tout, mais BIEN SUR que non mon regard n'est pas chargé de sous-entendus, m'enfiiin ?)

2 Ceux où il n'y a plus de place pour retranscrire le travail à faire, pour la simple raison que toutes je dis bien TOUTES les pages sont occupées par les photos (préalablement scannées et imprimées) de Muche et Bidule, meilleures amies de la détentrice du dit agenda; mais aussi par les photos de son chat, de son tamanoir et de son hyppocampe ainsi que le Book complet version Collector de son acteur préféré, mettons, au hasard, Orlando Bloom. Chaque photo, bien entendu, est accompagnée du petit commentaire qui va bien ("hiiii alor sa c Muche et Bidule a la meeer en colo l'an dernier, c T trotrotro bi1!!!!"/"hiiiiii sa c mon cha il est trotrotro kawaiiiii!!!"/"hiiiiiii sa c orlando bloom il est trotrotro sexy hiiii kikoulolmdr!!!!!!") ,écrit au stylo à paillette - sinon, ça compte pour du beurre.
On estime leur épaisseur à quelque chose comme approchant les 10 cms (hé, une photo ça prend de la place les amis hein). Une bagatelle, en somme.

Soyons clairs : les filles qui ont ce type d'agenda là sont, à chaque fois, étrange coïncidence, des pimbêches que je ne peux pas encadrer. Je ne le fais pas exprès hein ! d'abord je rencontre la fille, puis elle m'insupporte et j'ai bien envie de la tatanner sauvagemment à coup de tong et enfin je m'aperçois que, oh bizarrerie suprême, elle a un agenda qui respire la niaiserie et la kikoulolite aigüe.
Etrange, non ?

3 L'absence d'agenda.
Oui, ça arrive, c'est même fréquent, et euh, ben désolée les gars, mais, statistiquement c'est un fléau qui touche davantage les garçons que les filles (sauf cas exceptionnels qui rejoignent alors la catégorie 1)

4 Ceux, bordéliques, où les devoirs sont notés à l'arrache, écrits dans toutes les couleurs (au choix : encre, orange, violet, vert, crayon à papier), barrés n'importe comment, avec des petits dessins improvisés à droite à gauche, des schémas explicatifs au bas des pages, des commentaires perso. Un agenda qui ne sent pas l'éther. Un agenda plein de vie qui laisse place à la créativité et à l'épanouissement personnel.

Bon ok, mon agenda.


Non, mais, sans prétention (arrêtez de me regarder comme ça, bordel), je le feuilletais hier et je me disais que, avec une pincée de talent, une bonne dose de toshop et une spécialiste en la matière à disposition, je pourrais limite transformer mon capharnuaüm d'agenda en un truc style carnet poétique et artistique.

clique pour voir en grand

(...)


Ou pas, bien sûr.


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* ah, on me souffle qu'il y aurait une cinquième catégorie, je cite :"tellement crade et pourri, l'agenda, qu'il a fallut le jeter en milieu d'année et en acheter un nouveau". Oh, ça me rappelle quelqu'un ça, tiens.

lundi, avril 11, 2005


Oké les gens, on ne va pas tourner autour du pot pendant 25 ans (qui a dit "tiens, ça change" ?) (non mais que celui qui a balancé ça se dénonce, que je le défonce, un peu, pour voir)

Oui, donc.
J'étais au cinoche samedi, avec des copines de la musique.

Je vais rarement au cinéma, parce que plein de raisons cons, comme le moyen de transport carrément trop long fastidieux et coûteux (moins de 12 minutes de bus pour la modique somme de que dalle puisque j'ai un abonnement), ou encore le prix exhorbitant de la place (6€50 avec ma carte de lycéen). Ouais, en gros, 12 minutes c'est le tiers de temps qu'il me faut pour arriver au lycée et 6€50 c'est le prix de deux moricettes plus deux petits pains au chocolat amandes et pralines. Faut faire ses choix hein, moi je préfère claquer ma thune en casse-croûte de luxe plutôt qu'en cinéma.

Samedi donc, j'étais gai comme une pinsone (la femme du pinson. Faut tout vous expliquer les gens, ou bien?), je souriais niaisement mais avec sincérité, heureuse que j'étais d'aller transférer mon popotin de devant mon pécé à devant une toile de cinéma.
Déjà c'est vachement plus classe comme occupation, et puis ensuite, sortir, comme tout individu équilibré, atténue un poil mon image d'associale.
Oui, parce que ma mère, parfois, se demande si elle a plutôt mis au monde
1
une jeune fille du XXI° siècle, identique à toutes les autres jeune fille du XXI°siècle, avec deux bras deux jambes et 10 doigts de pieds pour courir les magasins et danser comme une dératée, ou
2
un ours mal léché qui s'injecte du blog par voie intra-veineuse à longueur de journée. (Désolée maman, y'a dû avoir un bug informatique, une mouche qui s'est coincée dans les rouages, je sais pas, parce que mon profil colle impec à la deuxième solution. Tu peux toujours contacter le service après-vente hein, p'tête bien qu'ils peuvent encore faire quelque chose pour nous).

Alors, pour la rassurer, des fois je joue à être normale.

Ainsi samedi, dans un soucis de normalité évident, je ne me suis pas opposée quand d'un avis unanime mes amies décidèrent d'aller voir Braïce de Naïce euh, de Nice.
Non, en fait, j'étais tellement à fond dans mon bordel de normalitude ("jesuisnormale jesuisnormale jesuisnormale") que je me réjouissais, ouais. Et vous savez quoi ? Je n'ai même pas honte.
J'avais vu les sketchs télé un peu avant, et, ma foi, ça m'avait bien bidonné. Jean Dujardin a vraiment une tête de con, il me fait mourir de rire. On peut reprocher le côté "humour un peu lourdingue", peut-être, parfois, mais je suis excellent public. Donc bon, j'ai essayé de mettre mon côté exigeante-chiante en veilleuse, histoire de rire grassement et en choeur avec mes toupines devant les conneries de Brice.

J'ai payé ma place, consciencieusement, j'ai donné mon ticket au monsieur pour qu'il coupe le petit bout en bas, j'ai participé financièrement à l'achat des pop-corns et bonbecs. On était en avance, donc on a pu choisir tranquillement nos places et tailler la bavette pendant une grosse demi heure; je me suis bien marrée, j'ai passé un chouette moment avec les filles, voilà. Impeccable.

Puis le film a commencé.

Et ben soyez prévenus les gens, intello ou pas, normale ou pas, Brice de Nice au cinéma, c'est de la merde (pour du vrai).

mardi, avril 05, 2005



Aujourd'hui, j'ai assisté à un cours de français.

Ne me regardez pas avec ces yeux là, hé ho, bien sûr que je vais en cours chaque jour que dieu fait, et NON je ne sèche jamais (je rappelle pour ceux qui ne suivent pas qu'à défaut de l'égo c'est ma bonne conscience qui est surdimensionnée), même si j'en aurais bien envie des fois - ma prof de français est tout simplement horripilante, insupportable, à chier, quoi.

Je ne vous avais jamais parlé de Cruella ? Non, vraiment ? Vous êtes sûrs ?
Quel dommage.

Je vous la fais courte, alors.
Bien.
Il était une fois, au pays des enseignants, monde édulcoré où les éléphants sont roses et les pissenlits violets à pois jaunes, une femme d'un âge indéfinissable.
Elle avait l'échine pliée en deux, et traînait de la patte lorsque la fatigue l'accablait. Les rides profondes qui marquaient son front et le haut de son nez accusaient sa mauvaise humeur constante, et ses yeux de caméléons, qui échappaient visiblement à sa commande, s'amusaient à loucher en tout sens comme pour scruter d'un même coup d'oeil les toiles d'araignées qui décorent lesa ngles des plafonds des salles de classe. De sa nuque et de l'arrière de ses oreilles s'échappaient des cheveux noirs comme du vieux charbon dont la texture semblait s'apparenter à celle du crin du cheval.
Toujours vêtue de noire, enfermée sur elle-même, elle avait pour affreuse manie de porter à sa bouche frippée ses lunettes. Elle les posait sur son nez. Puis les ôtait d'un geste qui se voulait grâcieux mais qui la rendait ridicule. Elle les mâchouillait, un peu, puis les replaçait devant ses yeux. Puis les remettait en bouche. Puis les reposaient sur son nez. Inlassablement.
Ses mains ridées dont la peau ondulait de vieillesse vous apparaissaient alors, et les ongles aiguisés comme autant de couteaux au bout de ses mains crochues vous faisaient trembler d'effroi. Identiques aux serres du corbeau, ses doigts s'emparaient de votre copie d'un geste brusque qui vous ôtait d'un coup d'un seul votre sourire et votre bonne humeur.
Elle avait la voix haut-perchée et agaçante : elle couinait en réalité plus qu'elle ne parlait. Certains braves s'aventurèrent même à comparer la douce mélodie qui jaillissait du puissant organe de la Créature aux grincements d'une porte rouillée.

Quand elle entrait dans une pièce, les oiseaux cessaient de siffloter, la brise printanière de chanter dans les feuilles des arbres, le soleil de briller. Quand elle marchait, la vie disparaissait sous chacun de ses pas; les fleurs fanaient, le ciel s'assombrissait. Les ténèbres l'accompagnaient, où qu'elle aille.


Rejetée de tous, elle vivait isolée du monde civilisé et se gargarisait de littérature. Zola, Platon, Verlaine,.. Tous les grands de la plume lui tenainet compagnie : elle ne vivait qu'avec eux et à travers eux.
Le jour -terrible- où elle eut fini d'engloûtir tous les romans, tous les essais philosphiques, tous les recueils de poèmes, tout le théâtre qui avaient pû lui tomber sous la main, elle se posa la question, fatale question, de l'aménagement de son avenir - de sa vie.
Comment allait-elle occuper ses journées, à présent qu'elle avait tout lu, tout digéré ? Que faire ?

Elle n'eut pas à chercher bien longtemps la réponse.

Elle deviendrait Professeure. Professeure de Lettres.
Pour pouvoir ruiner la scolarité de milliers de jeunes adolescents. Pour le plaisir de les voir massacrer la littérature française et la jouillissance absolue que de le leur faire remarquer lui apporterait.

Pour les humilier, et les voir souffrir.


***

Bref.
La dame décrite ci-dessus, vous l'aviez compris, c'est ma prof de français (oserez-je un effronté "hélas"?).

J'ose : hélas.

Donc bon, on fait avec hein. On s'habitue à ses cours de merdes, ou plutôt, que dis-je ? à l'absence de cours. Le néant, quoi.
Sa technique, à elle, c'est de nous faire lire un bouquin, puis de nous commenter à l'arrache des bouts de ce bouquin, et demerde-toi avec ça. Des fois elle nous file des fiches méthodes incompréhensibles, aussi. Ah, et elle nous dicte le corrigé des inter.
Désorganisée, brouillon, pas claire, emmêlée. Je ne vois pas comment vous l'expliquer autrement. C'est simple, au début du cours, elle vient me voir pour me demander ce qu'on a fait l'heure précédente. Il lui est déjà arrivé de recommencer trois fois le même cours, sans se rendre compte que nous l'avions déjà fait. Dans le même style, elle en a déjà aussi complètement zappé, nous affirmant que OUI nous avions vu ce truc et ce muche, et que ça DEVAIT être une compétence acquise.

Aha.
Ahahahahaha.

Oui parce qu'en plus, elle a un sens de l'humour non-négligeable.
-> De merde.

Mais dieu existe : absente toute la semaine, la vieille. Et dieu existe encore plus : nous avons eu droit à une remplaçante.
Oh, pas non plus une mââââârveilleuse prof, pas la perle rare, non. Mais une prof normale. Juste normale.
Vous n'imaginez pas le bien que ça fait, de se sentir prise en main, guidée. Quand vous voyez où votre professeur veut en venir et que les cours s'enchaînent dans une logique absolue.

A l'instant où elle s'est écriée "taisez-vous maintenant, bon sang! et écrivez le titre de la leçon", un frisson de plaisir m'a parcouru le dos.
Le titre de la leçon.
Mon dieu. Un titre PLUS une leçon, on n'en demandait pas temps !


Epilogue.
La moche revient à la rentrée.

Je veux mourir.